Published On: 09/03/20206,7 min read

La kinésiologie est-elle adaptée aux enfants ?

Mélanie Stainier, kinésiologue au centre médical Mont-Saint-Jean de Waterloo, a répondu à nos questions concernant cette médecine douce de plus en plus répandue.

La kinésiologie a pour but d’améliorer le bien-être, mais elle est parfois perçue comme une pratique occulte, associée au charlatanisme par ceux qui ne la connaissent pas. Certes peu conventionnelle, la kinésiologie fait peu à peu ses preuves. Créée par George Goodheart, un kinésithérapeute américain, elle s’inspire de la médecine chinoise et génère de nombreux bienfaits, tant sur le plan physique qu’émotionnel.

LA KINÉSIOLOGIE EST-ELLE ADAPTÉE AUX ENFANTS?

La kinésiologie part du postulat que l’esprit et le corps sont indéniablement liés. Elle propose de mettre en lumière les blocages émotionnels du patient. Ces derniers sont souvent enfouis, par manque d’intérêt et de prise en charge, et peuvent provoquer des soucis de santé chroniques. Mais cette médecine est-elle adaptée aux petits? Nous avons rencontré Mélanie Stainier, kinésiologue à Waterloo et Nivelles.

Nous commençons à connaître les bienfaits de la kinésiologie sur les adultes. Mais cette pratique est-elle bénéfique pour les enfants?

“La méthode a été créée pour tous les êtres humains afin de leur apporter un sentiment de bien-être et d’équilibre émotionnel. Alors oui, bien entendu, cette pratique peut être bénéfique pour les enfants! Je dirais même que la kinésiologie fonctionne généralement très bien sur eux, car ce sont de petits êtres humains bruts, sans barrières ni préjugés. Il est cela dit important que l’enfant sache verbaliser ce qu’il ressent, alors je dirais qu’elle est surtout accessible aux enfants à partir de 5 à 6 ans”.

Quand et pourquoi faire appel à la kinésiologie chez un enfant?

“Elle s’utilise dans beaucoup de domaines, particulièrement ceux où le stress agit négativement sur le corps. Et les enfants sont autant sujets au stress ou à la charge mentale que les adultes. Le stress peut avoir de nombreuses sources, légères ou plus sévères: des soucis à l’école, la perte d’un être cher, des tensions familiales, la séparation des parents, un petit frère ou une petite sœur qui arrive, un accident… Le problème, c’est lorsque ce stress crée un blocage ou un souci de santé. Il va finir par se transformer en douleur physique ou en maladie chronique. Parce que ce que la tête et le cœur ne peuvent exprimer est toujours traduit dans le corps. La kinésiologie travaille sur ces douleurs, met des mots sur les maux et permet souvent à l’enfant de surmonter ces événements et de retrouver son équilibre émotionnel”.

Comment se déroule une séance?

“Une séance avec un enfant dure 40 à 50 minutes. Tout d’abord, je rencontre l’enfant et ses parents, afin de connaître la raison de leur venue. Ensuite, je demande toujours à l’enfant s’il souhaite continuer en présence du parent ou seul. Il est important de respecter son choix, dans la bienveillance. Ensuite, il y a le test du ‘tonus musculaire’. C’est en interrogeant le corps que l’on peut découvrir d’où vient le souci. Lorsque l’on trouve un déséquilibre, on le verbalise avec l’enfant, on met des mots pour le concrétiser. C’est une première façon de corriger émotionnellement le problème. On fait sortir le stress et les émotions”.

Quels troubles peuvent être soignés?

“Cette pratique est particulièrement bénéfique pour gérer les situations de stress, mais on peut aussi intervenir en complément d’un bilan de santé complet et de l’aide de spécialistes, sur les enfants ayant des troubles de l’apprentissage, des troubles de l’attention, des soucis d’endormissement ou de sommeil agité. Une fois le problème identifié, on aide à guérir des maladies qui reviennent régulièrement, comme des sinusites chroniques, des allergies… Le stress peut être très néfaste pour le système immunitaire: lorsqu’on y est confronté de manière répétée, notre corps produit une hormone, le cortisol, qui affaiblit le système immunitaire. Une séance de kinésologie aura pour objectif de faire baisser le taux de cortisol grâce à l’effet de bien-être procuré.”

Quels sont les effets directement visibles chez l’enfant?

“Systématiquement, l’enfant va bâiller et se sentir fatigué après une séance. Il aura besoin de repos. Ensuite, les réactions peuvent être très différentes selon les enfants: certains vont pleurer pendant plusieurs minutes, d’autres auront un grand besoin de parler ou feront des rêves dont ils parleront… Les déclics liés à une séance peuvent être très visibles ou très subtils, selon les enfants”.

Combien de séances faut-il pour un résultat durable?

“En ce qui concerne les séances, c’est tout aussi variable. Certains soucis se règlent en une ou deux séances, tandis que pour d’autres, il en faudra plus. Mon optique est qu’il faut laisser l’enfant s’écouter et savoir s’il souhaite revenir. Après, lorsqu’il s’agit d’un gros choc émotionnel ou d’un traumatisme, on travaille presque constamment sur trois séances. Lors de la première, on enlève le choc émotionnel, la deuxième séance nous permet d’enlever le stress physique, et la troisième séance est dédiée à rééquilibrer le tout”.

La kinésiologie est-elle reconnue par les mutuelles?

“Aujourd’hui, une seule mutuelle en Belgique reconnaît la kinésiologie, la mutuelle Symbio. Pour le reste, nous travaillons sans que les bienfaits de notre pratique soient officiellement reconnus. Mais au Canada par exemple, c’est une médecine douce reconnue, pratiquée et même réglementée. Les kinésiologues canadiens doivent en effet avoir un accès à la profession, ce qui n’est pas le cas dans notre pays”.

Si la kinésiologie n’est pas encore réglementée en Belgique, comment trouver un “vrai” kinésiologue?

“Tout d’abord, il est important de savoir qu’il existe des formations qualifiantes pour devenir kinésiologue. C’est un cursus qui dure deux ans. Tous les diplômés peuvent s’inscrire à la Fédération belge des kinésiologues, mais ils n’y sont pas obligés. Pour garantir le sérieux d’un praticien, je dirais qu’il y a plusieurs critères sur lesquels vous pouvez vous appuyer. Tout d’abord, le bouche-à-oreilles: la meilleure chose est de trouver une personne dont vous avez des échos positifs. Ensuite, décortiquez son site Internet pour en savoir plus sur sa manière de travailler. Appelez-le et n’ayez pas peur de poser toutes les questions concernant le déroulement d’une séance. Certains centres médicaux s’ouvrent aussi aux médecines dites alternatives. Les spécialistes qui y pratiquent ont souvent été ‘validés’ par les responsables du centre, avant de pouvoir y entrer. Cela peut donc être un gage de sérieux”.

Quel est l’avantage cette pratique, comparativement aux autres médecines douces?

“Je pense que toutes les médecines douces peuvent être efficaces, si elles sont pratiquées par des personnes diplômées et compétentes. La kinésiologie intervient lorsque l’on souffre mais que l’on n’arrive pas à identifier les causes de son mal-être physique et/ou émotionnel. La pratique est justement à mettre en place avant les autres médecines alternatives, pour identifier les maux et ensuite, pouvoir les travailler efficacement”.

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Crédits : TATIANA CZEREPANIAK & Femmes d’Aujourd’hui